MondeEt si l’avortement devenait illégal aux Etats-Unis ?

Et si l’avortement devenait illégal aux Etats-Unis ?

Depuis lundi, les craintes semblent prendre de l’ampleur dans le rang des partisans de l’avortement aux Etats-Unis. Découvrez ici  les changements qu’on pourrait avoir avec une confirmation des termes de l’avant-projet de la Cour Suprême.

Une possible suppression de l’IVG

La Cour Suprême entendrait laisser les Etats prendre leurs propres décisions sur le droit à l’avortement. C‘est du moins ce que rapporte le document de l’avant-projet publié ce 02 mai sur American Politico. Bien que ce ne soit pas encore un document officiel et que des échanges restent à faire sur son contenu, plusieurs pro-avortements se posent des questions.

Selon certaines analyses, les Etats pourraient aller plus loin qu’une simple interdiction de l’IVG. Ils pourraient même empêcher leurs citoyennes d’effectuer des voyages dans le but d’aller se faire avorter. Plus de 50 % des Etats pourraient bien prohiber l’IVG si la cour confirmait cet avant-projet. Toutes les femmes désirant se faire avorter n’auraient probablement pas les moyens financiers pour se rendre dans un autre État où la pratique serait acceptée.

Dans tous les cas, il faudra patienter jusqu’au mois de Juin pour connaître la réelle décision de la cour suprême sur le droit des femmes à avorter.

Quelques statistiques

Le New York Times a fait une étude qui révèle les caractéristiques de la femme américaine qui a souvent recours à l’avortement : elle est célibataire, a fait des études supérieures, est dans la vingtaine et avait déjà procréé. Ceci vient infirmer l’hypothèse  classique selon laquelle les demandes d’IVG seraient faites en majorité par des adolescentes.

Une récente étude statistique de Washington Post révèle que pour 54% des Américains, l’arrêt de Roe v. Wade devrait être maintenu alors que 28 % seraient pour son renversement.

Le droit de la femme à avorter remis en cause

Il y a environ un demi-siècle, soit en 1973,  l’arrêt Roe v. Wade conférait aux femmes le droit d’avorter. Neuf ans après, la cour complète sa thèse en restreignant les interruptions volontaires de grosses aux 24 premières semaines de la grossesse. Pendant cette période, on suppose que le fœtus n’est pas encore viable.

Depuis 2018, l’Etat de Mississipi a adopté la loi qui circonscrit les avortements. Au-delà de quinze semaines, la grossesse ne doit plus être interrompue. Cette loi n’a pas pu réellement entrer en vigueur car bloquée par les tribunaux fédéraux. C’est dans ce contexte que la cour suprême a été saisie par diverses autorités religieuses et rurales.

Il se pose là donc la question de savoir à partir de quel moment le fœtus est viable. Bien plus, la cour suprême est appelée à revenir sur un demi-siècle en arrière en annulant simplement le fameux arrêt de Roe v. Wade. Il faut noter que la forte représentation des conservateurs à la cour pourrait pencher la balance plus d’un côté que de l’autre.

Plusieurs Démocrates, athlètes, associations médicales et autres demandent à la Cour Suprême de juste invalider la loi de Mississipi car la valider reviendrait à annuler l’arrêt d’il y a cinquante ans. Pour eux, il n’est pas question de faire une croix sur le facteur viabilité du fœtus car cela donnerait le droit aux Etats de limiter l’IVG à différents stades de l’évolution des grossesses.

Lou
Lou
Rédactrice passionnée, je m’intéresse à tous les sujets qui font l’actualité française et internationale. En tant que passionnée de politique et d’actu, je souhaite livrer à nos lecteurs des articles clairs et précis afin que tout devienne facile à comprendre.
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