Le test du missile nucléaire rénové ce mercredi 23 mars 2022 était une réussite. Véritable satisfaction pour le gouvernement français, cet exercice ne reste pas sans susciter des inquiétudes chez certains observateurs. Découvrez dans cet article l’impact que peut avoir ce succès français.
Le missile ASMPA lancé avec succès
La course à l’armement nucléaire continue. Cette fois-ci, c’est la France qui annonce avoir réussi le lancement de son missile nucléaire rénové. Le missile ASMPA (Air Sol Moyenne Porté Amélioré) modernisé et sans charge a été envoyé avec succès dans l’atmosphère. Ceci est une satisfaction manifeste pour Florence Parly, ministre des armées et annonciatrice de la nouvelle. Le succès de ce test permet à la France de passer à l’étape suivante qui consiste à la production effective de l’arme et sa mise en service.
Il s’agit là d’une bonne nouvelle mais qui suscite aussi des interrogations chez certains observateurs. En effet, l’essai est fait à un moment où l’Ukraine est assiégée par la Russie, une véritable puissance nucléaire dans le monde. Le tir lancé en Gironde le mercredi 23 mars passé vient à un moment où la Russie brandit la menace nucléaire devant le reste du monde.
Les missiles de type ASMPA sont modernisés et ont une portée allant à des centaines de kilomètres. Leur capacité de pénétration est très impressionnante, à tel point même qu’ils traversent les systèmes de défense antimissiles.
Quel lien avec la guerre Russie-Ukraine ?
A en croire les propos de Jean-Louis Lozier, un spécialiste des armes nucléaires en France, l’essai était prévu depuis plusieurs années Son timing actuel ne devrait donc pas pour autant inquiéter puisqu’il n’aurait pas de relation avec la guerre Russie-Ukraine.
Il explique que ce missile est entré en service depuis 2010 avec une demi-vie de quelque 25 années. Une mise à niveau de ses performances était donc nécessaire à demi-vie, soit 12,5 ans environ après sa mise en service actif. A la fin de sa vie, soit en 2035, le missile ASMPA sera remplacé par un autre de nouvelle génération nommé ASN4G. Le Président Hollande aurait déjà planifié un tel essai depuis 2013. Tant d’arguments pour se laisser convaincre de ce que ce nouvel essai n’a en principe rien à voir avec la guerre en Ukraine, même s’il peut y avoir lieu de se réjouir que ce soit fait dans un tel contexte.
La France vient ainsi de montrer sa force dissuasive nucléaire. Elle s’inscrit ainsi comme l’unique pays de l’UE possédant ses armes nucléaires. Elle possède aussi quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins portant chacun seize missiles.
A ceux qui se demandent s’il était nécessaire de faire autant de publicité autour de ce lancer, M. Jean-Louis Lozier fait remarquer qu’un tel exploit ne pouvait pas rester secret. Un communiqué de presse est toujours prévu dans le protocole. Cela permet en général d’informer la population française et le reste du monde, mais aussi de calmer les éventuelles inquiétudes.
Concrètement, tous les grands Etats du monde ont probablement observé ce lancer, qu’un communiqué l’ait suivi ou pas. La France vient ainsi de lancer un signal fort.