Airbus a étudié et a présenté comment le secteur de l’aviation devrait évoluer dans les prochaines décennies. Plus d’avions neufs seront produits dans le monde entier car la demande est grande.
Une explosion du nombre d’avions d’ici 2040
La pandémie de covid-19 a eu un effet négatif sur plusieurs secteurs. L’aviation est l’un des domaines les plus touchés puisque les voyages ont été interdits ou restreints dans la plupart des pays du monde. Cependant, selon l’analyse de l’avionneur Airbus, ces conséquences négatives ne devraient pas perdurer dans le domaine aéronautique. Pour l’heure, la flotte mondiale n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant pandémie. Il faudra attendre jusqu’en 2023 au moins pour que cela se produise. En 2025, la courbe aurait déjà commencé sa progression normale. Les constructeurs d’avions pourront mettre en circulation de nouveaux modèles en sorte qu’en 2040, le nombre d’avions dans le monde soit le double de ce qui existe aujourd’hui.
Le trafic aérien mondial en augmentation
La multiplication du nombre d’avions serait favorisée notamment par la potentielle augmentation du trafic aérien de par le monde entier. Il y a aussi l’ambition commune de réduire les émissions de gaz à effets de serre qui pousse les constructeurs à penser à de nouveaux modèles non seulement plus économes, mais aussi et surtout, plus respectueux de l’environnement.
Selon les nouvelles estimations du géant Airbus, la flotte mondiale devrait comporter jusqu’à 46930 appareils en 2041 alors qu’en 2020 elle n’en comptait que 22880. C’est donc une véritable explosion du nombre d’avions qui devrait se produire en deux décennies.
Deux objectifs majeurs poursuivis
Les nouveaux avions construits ne sont pas tous destinés à suppléer aux nouveaux besoins de voyage. Une bonne partie devrait permettre de remplacer d’autres modèles relativement anciens et plus gourmands en carburants. En effet, avec un nouvel avion, il est possible d’économiser jusqu’à 20 % de kérosène. Ceci est impressionnant puisque plus la quantité de kérosène utilisée est élevée, encore plus sera la quantité de dioxyde de carbone rejetée. Ces nouveaux modèles sont donc construits pour favoriser l’atteinte des objectifs de développement durable.
Il faut aussi comprendre que le secteur du transport est l’un des secteurs principalement ciblés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à échelle mondiale. L’aviation est particulièrement sous pression avec pour objectif de ne plus rejeter de dioxyde de carbone en 2050. Cela fait appel au développement et à l’expérimentation de nouvelles technologies.
Plus d’avions en Asie-Pacifique
Les avions neufs seraient beaucoup plus mis en service dans certaines parties spécifiques du monde. L’Asie-Pacifique sera la toute première destination de la plupart de ces nouveaux avions, bien devant l’Europe ou encore l’Amérique du Nord.
De son côté, et sur la base de toutes ces prévisions, Airbus veut relever sa capacité de production d’avions neufs. En 2025, le constructeur voudrait mettre sur le marché 75 avions A320 et ce, tous les mois. Actuellement, sa production mensuelle de ce type d’avions est d’environ 45. Le constructeur avait en tout une commande de 7046 avions neufs à la fin du premier semestre de l’année 2022.
Une forte croissance du marché
La croissance des besoins est la conséquence d’un certain nombre de facteurs, dont une forte croissance économique dans de nombreuses régions du monde, l’augmentation des voyages aériens, tant pour les loisirs que pour les affaires, et le remplacement des vieux avions par des modèles plus récents et plus économes en carburant.
Les principales zones de croissance sont l’Asie-Pacifique, qui devrait représenter 23 % des livraisons de nouveaux avions, suivie par la Chine (21 %), l’Europe (21 %) et l’Amérique du Nord (18 %). Quelque 80 % de la demande de nouveaux avions concerneront des monocouloirs (A320 et Boeing 737), et 20 % des avions long-courriers (A330, A350, B787 et B777).
Selon les prévisions, la société Boeing devrait rester le premier constructeur, avec une part de marché d’environ 60 %. Airbus devrait détenir une part de marché d’environ 40 %.
Qu’en est-il des préoccupations climatiques ?
A l’heure où la frugalité énergétique est de mise, le secteur de l’aviation ne peut être laissé de côté. Après tout, il représente environ 2 à 3 % des émissions mondiales de dioxyde de carbone. C’est l’une des industries les plus énergivores au monde.
Les compagnies aériennes subissent donc des pressions pour exploiter des avions plus économes en carburant et pour développer des carburants alternatifs qui contribueront à réduire leur empreinte carbone. Aux États-Unis, par exemple, un certain nombre de compagnies aériennes se sont engagées à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone de 50 % d’ici 2050.
En Europe, l’objectif est encore plus ambitieux, avec une réduction de 75 % d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2005. Pour y parvenir, l’Union européenne s’est fixé comme objectif de faire fonctionner 1 000 avions commerciaux avec des carburants durables d’ici 2025.