L’Autriche et les Pays Bas ont suivi l’exemple de l’Allemagne en ayant un recours brusque aux énergies fossiles. Cela signifie une marche en arrière très préoccupante pour l’atteinte des objectifs de développement durable.
L’Allemagne montre l’exemple (le mauvais exemple ?)
Alors que les conférences se multiplient et les actions des organisations internationales s’intensifient pour inciter la transition des énergies fossiles aux énergies plus vertes, plusieurs pays annoncent une marche arrière inédite. Bon nombre d’entre eux veulent utiliser de plus en plus le charbon pour faire face à leurs besoins énergétiques.
Cette source d’énergie est progressivement délaissée parce qu’elle émet d’importantes quantités de gaz à effet de serre. L’Allemagne a annoncé devoir augmenter son utilisation du charbon pour combler le déficit du gaz en provenance de la Russie. Ceci pourrait compromettre son objectif de ne plus utiliser les sources d’énergies fossiles d’ici 2030. Même si Berlin annonce que les nouvelles réformes seraient de courte durée, soit jusqu’en 2024, il y a certainement lieu de s’inquiéter pour l’environnement.
Dans tous les cas, le gouvernement a promis veiller à respecter les limites imposées par la commission européenne sur les émissions. Rien n’est annoncé sur les quantités de charbons auxquelles l’Allemagne fera recours dans le cadre de sa nouvelle réforme. A en croire les autorités, l’objectif pour 2030 n’est pas perdu de vue.
Il faut dire que l’Allemagne a fait un effort considérable en réduisant ses importations du gaz russe de 55 % à 35 % depuis Février 2022.
D’autres pays le suivent
Le dimanche 19 juin, c’est au tour de l’Autriche d’annoncer qu’elle renouerait avec le charbon pour faire face à ses besoins en énergie électrique. C’est sa centrale au charbon qu’elle avait préalablement fermée il y a deux ans qu’elle envisage de rendre de nouveau opérationnelle.
Le lendemain, ce sont les Pays Bas qui ont fait une annonce similaire. Dans le passé, ils avaient limité les capacités de production dans les centrales à charbon à 35 %. Désormais, les restrictions sont levées et les centrales peuvent travailler à leur plein potentiel. C’est un véritable retour en arrière qui vient d’être annoncé quand on sait que ces précédentes restrictions allaient permettre au pays de réduire ses émissions de dioxyde de carbone, un gaz reconnu à effet de serre.
Il faut noter que les Pays Bas font partie de ces pays européens auxquels Gazprom ne livre plus de gaz. Le pays importait 15 % de son gaz de la Russie. Sa décision de recourir au charbon ne serait donc pas dû à une pénurie totale mais au fait que les pressions augmentent de plus en plus pour tous les pays européens d’ailleurs.
Les décisions de l’Allemagne, de l’Autriche et des Pays Bas sont largement mal prises par les observateurs écologiques. Les voix montent même si les pays en question n’ont pas annoncé de nouvelles productions mais plutôt l’ouverture des centrales qui existaient.
Le plus important est que ces différents pays soient capables d’atteindre leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre pour 2030. Pour y parvenir, d’autres industries doivent réduire leurs émissions pour compenser celles liées à l’utilisation accrue du charbon.