La population active en France stagne depuis ces années, et les économistes tentent de comprendre pourquoi.
Différentes explications sont souvent données sur les raisons de cette situation. Dans cet article, nous présenterons ce que les chiffres disent et tenterons de donner une explication à ce phénomène.
Ce que montrent les chiffres :
L’INSEE a récemment publié ses données sur le taux d’activité en France. A en croire ses résultats, il paraît que seulement 20000 personnes s’ajoutent chaque année à la population active en France. C’est une nette régression car en 2012 et les années précédentes, l’effectif de la population active augmentait annuellement de 200000 individus.
A l’heure actuelle, 30,1 millions de Français seraient actifs sur le total de 67 millions de citoyens. Une conséquence directe de ceci est que le taux de chômage a baissé, du moment où un relatif faible nombre de personnes postulent pour des emplois spécifiques.
Le nombre n’est pas parti pour s’améliorer avant 2040 selon les estimations scientifiques. A ce moment, on en compterait environ 30,5 millions. Trente ans plus tard, ce nombre devrait décroitre et se retrouver à 29,2 millions. Une analyse à long terme de cette situation soulève des inquiétudes chez les économistes puisque le nombre de retraités est censé augmenter alors que le nombre d’actifs va stagner.
Il faut rappeler que la population active est la part des personnes âgées de 15 ans ou plus qui ont un emploi ou qui recherchent activement un emploi. Le taux d’activité est donc le rapport entre la population active et la population totale.
En France, selon l’Insee, le taux d’activité était de 64,0 % en 2018. Il stagne depuis 2010 et ne devrait pas s’améliorer avant 2040.
Quelques explications possibles
Le taux d’activité est particulièrement faible en France par rapport aux autres pays. En 2018, il n’était que de 64,0 %, alors que la moyenne des pays de l’OCDE était de 67,0 %. Cette différence s’explique en partie par le fait que la France compte une part plus importante de personnes âgées dans sa population. Les séniors augmentent dans la population française.
Toutefois, cela n’explique pas entièrement l’écart d’autant plus que d’autres pays ayant une structure démographique similaire, comme l’Allemagne, ont un taux d’activité plus élevé.
Une autre explication de ce faible taux d’activité est que la France compte un grand nombre de personnes qui ne cherchent pas de travail parce qu’elles sont à l’école ou s’occupent de leur foyer et de leur famille. Ce “chômage caché” est particulièrement élevé chez les jeunes et les femmes. Concrètement, les jeunes occupent leurs premiers postes un peu plus tardivement aujourd’hui, notamment parce qu’ils étudient plus.
Il apparaît donc un déséquilibre assez inquiétant. Une réforme des retraites s’annonce donc pertinente dans ce sens pour tenter de redresser la balance.
Enfin, notez que le taux de chômage caché en France était de 11,0 % en 2018, alors que la moyenne de l’OCDE n’est que de 6 %. Cela signifie qu’il y a plus de trois millions de personnes en France qui seraient prêtes à travailler si elles pouvaient trouver un emploi.
