Après un long épisode de pandémie duquel le continent africain se remettait, la guerre en Ukraine vient tout bouleverser. La hausse des prix des denrées alimentaires est un défi majeur sur le continent. Dans le même temps, certains pays pourraient bien profiter de la situation pour valoriser leurs réserves de gaz. Voici une analyse actualisée de l’impact de la guerre russo-ukrainienne sur l’Afrique.
L’inflation, la plus grande conséquence de la guerre
Le conflit entre l’Ukraine et la Russie a bien vite pris un aspect planétaire et ne concerne plus seulement les Occidentaux. Même si l’Afrique n’est pas directement impliquée, elle subit quelques répercussions des décisions et sanctions prises par les uns contre les autres.
Plusieurs pays africains sont toujours dépendants de l’extérieur pour l’alimentation. Par exemple, 32 pays du continent importent plus de 90 % du blé qu’ils utilisent. Le tiers de cette importation provient soit de l’Ukraine ou de la Russie.
Le conflit russo-ukrainien aggrave juste l’insécurité alimentaire sur le continent. Les prix de certaines denrées phares ont donc considérablement augmenté. Ceci enfonce le clou dans la plaie de ces populations ayant déjà difficilement accès à la nourriture.
Plusieurs produits sont rares, notamment les engrais et les céréales. Les gouvernements prennent leurs responsables en plafonnant certains prix voire même en interdisant l’exportation d’autres substances.
Le prix de l’énergie a augmenté et affecte plusieurs pays sur le continent où le carburant se paie désormais presque au double de son prix habituel dans certains pays.
Le gaz africain pourrait intéresser l’Occident
Les pays Occidentaux fortement dépendants du gaz russe sont en quête de solutions alternatives. Cette porte de sortie pourrait être ouverte en Afrique, un continent connu pour sa richesse en matières premières.
C’est un sujet qui préoccupe les leaders du domaine de l’énergie, en l’occurrence M. Makamba. Il faut savoir que la Russie fournit en tout 40 % du gaz de l’Union Européenne. Celle-ci a bien l’ambition de s’affranchir de cette dépendance chronique. C’est pour cela que certains se tourneraient de plus en plus vers les réserves de gaz africaines qui figurent parmi les plus importantes de la planète et qui sont la plupart du temps mal exploitées.
Fin Mars, le premier responsable de la BAD (Banque Africaine de Développement) avait déjà notifié le rôle que l’Afrique peut jouer aux côtés des pays occidentaux. M. Akinwumi Adesina est originaire du Nigéria, le leader du secteur pétrolier sur le continent.
Plusieurs projets sont déjà initiés pour établir une connexion entre l’Europe et les principaux pays producteurs du continent. Celui dénommé « gazoduc transsaharien » avait été laissé un moment mais a repris son cours depuis Février.
Contraintes à l’utilisation du gaz africain
Plusieurs pays africains pourraient donc profiter de la situation actuelle pour exporter leur gaz. On pense spécialement au Mozambique, à l’Angola, à la Tanzanie et à l’Algérie.
Malheureusement, l’accès à ces réserves serait peu sécurisé, notamment à cause de la multiplication des groupes terroristes sur le continent. Le projet gazoduc par exemple prend un itinéraire où les terroristes Al-Qaïda et Boko Haram sont bien présents.
De son côté, le Mozambique détient des réserves de gaz qui font de lui l’un des dix premiers producteurs de la planète. Malheureusement, pour le moment, les djihadistes entravent l’accès à ces précieuses réserves sous-marines.